Les affaires du royaume Amarien faisait parti de l'une de mes responsabilités, malgré le fait que je sois principalement le chef des armées. C'était également mon rôle de protéger le peuple et de faire en sorte qu'ils vivent dans un environnement sécurisé du monde sauvage. Depuis mon arrivé poste de Lion, je n'avais pas réellement connu de problème majeur qui avait bouleversé le pays Amarien. Bon, quelque part c'était une bonne nouvelle, je devais vous l'accorder. Néanmoins, cela réduisait mon travail à ce qu'il ne devrait pas être, un poste banal ne demandant que peu de compétences.

Aujourd'hui cependant, une affaire ressortait du lot parmi tant d'autres qui n'impliquait que de vulgaires vols à l'étalage ou bien de disputes qui étaient allés un peu loin. Cette affaire cependant, concernait un tristement célèbre lieu : Le quartier mal famé. Cet endroit possédait une histoire à laquelle je me suis énormément penché. De nombreuses affaires de meurtres et de trafics à grande échelle restaient non élucidés et puisaient leurs origines dans ce quartier. En temps normal, c'était le Régulateur qui s'occupait de ce lieu sensible... Mais ce n'était pas le cas de l'ancien Régulateur.

Evidemment, avec la succession, nous aurions pus espérer un changement positif dans les affaires du quartier malfamé, mais loin de là, et c'était en réalité devenu bien pire. Cependant, l'affaire d'aujourd'hui était la goutte de trop. J'avais déjà entendu parler d'histoires d'enlèvements et de disparitions mystérieuses de certains soldats de Jahwar, mais jamais cela n'avait pris de tels proportions. Je pense qu'il était donc grand temps que j'aille moi-même me renseigner sur ce qu'il se passait là-bas, et y mettre un point final une bonne fois pour toutes.

Le temps était ensoleillé aujourd'hui, comme presque chaque jour sur les exotiques terres Amariennes. Je m'étais vêtu de mon uniforme de Lion, me donnant alors une prestance assez imposante. Je voulais mettre un terme à cette histoire au plu vite, et il était hors de question de perdre mon temps, c'est pour cela que j'accélérais le pas, traînant deux soldats derrière moi qui avaient quelques mal à tenir mon rythme. Notre route se fit donc dans un silence presque religieux, tous savaient dans quelle humeur irritable je me trouvais aujourd'hui.

Alors que je pénétrais le fameux quartier, je pouvais déjà sentir de nombreux regards posés sur moi ainsi que les deux soldats qui m'accompagnaient. Lâchant un bref soupir de fatigue, je m'avança plus calmement, bien décidé à percer le mystère qui entourait le quartier malfamé...

- Régulateur ! Le Lion … il est dans la Rue Assassin ! Il semble vouloir enquêter sur les derniers meurtres ou disparitions des gardes non assignées à cette zone.

Il y avait effectivement des gardes assignées à cette zone mais très « particuliers ». Tantôt ils jouaient avec leur muscle, tantôt ils manquaient de scrupules, tantôt ils acceptaient quelques pots de vins mais surtout, ils suivaient à la lettre les ordres du Régulateur. Mettre le feu à une maison ? Raser un logement de fortune ? Vendre tripe et boyaux à quelques médecins fous pour office de taxe non payée de la personne ? Se taire sur la disparition de quelques collègues non attribuées ou non « obéissants » ? Ils le faisaient.

- L’idiot, ne put-il s’empêcher de se dire suite à l’annonce de l’un de ses esclaves, celui qui arpentait jour et nuit la Rue Assassine à la recherche de la moindre information ou événement. Bien, prépare mon cheval ainsi que ceux de mes gardes.

Deux de ses gardes du corps personnels – des esclaves entrainés depuis leur naissance pour tout dire, plus ou moins de son âge – l’accompagnaient, des hommes bâtit comme des montagnes, à l’air féroce et aux traits durs. Certes, souvent la rapidité et l’agilité valaient la force et la brutalité mais la Rue Assassin, il fallait savoir impressionner.

« Et si le Lion est dans les parages, je doute qu’il soit venu comme un chat mouillé avec une peau qui colle aux os … » se disait-il. Et il eut fortement raison lorsqu’en allant à la rencontre du chef des Armées amariennnes, il le vit tout brillant et tout beau et tout « neuf ». A ses côtés, le Régulateur était une véritable ombre avec ses vêtements de sois légères en noir. Normalement, il portait peu mais en accord avec la « mode » de son temps mais dès qu’il était de sortie dans la rue assassine, il optait constamment pour une tenue principalement noire – au cas où du sang – avec des protections argents faites d’un métal solide.

- Bonjour à toi, Cher Lion.

Les plus hauts gradés avaient une nette tendance à se vouvoyer mais il était d’ordre public que le Lion et le Régulateur se tutoyaient, et toujours pour enchaîner sur des sujets peu plaisants, voire assez conflictuels. Ce « Tu » étais seulement la

- Que me vaut le plaisir de ta présence, Adnan, sur le sol de ce quartier que j’ai … l’honneur d’être en charge ? demanda-t-il avec ce même ton neutre et ces traits éternellement durs et sérieux.

Les regards tantôt indifférents, tantôt moqueurs, tantôt menaçants des quelques « passants » s’étaient transformés en regard curieux. Si plus d’un haut gradé avait vu le Lion et le Régulateur, face à face, yeux dans les yeux – l’animosité de chacun ou la rivalité entre eux bien visible - , une telle rencontre était rare au beau milieu d’une ruelle.

- Je t’inviterai plutôt à ce qu’on discute de la raison de ta venue au sein du quartier portuaire. Où que tu veuilles aller, ta venue est amplement remarquée. Et ta proie sûrement bien loin, ou bien terrée.

Sa demeure ? Hors de question qu’un être comme Adnan y mette les pieds. Les rares fois où le Lion étaient « invitées », c’était lors de ces soirées mondaines qu’on ne pouvait éviter, et qu’on était obligé de « donner ».