Les journées étaient chaudes à Jawhar. Le soleil tapait, et rendait la peau moite et les esprits lents, enclins à se prélasser sous quelques palmiers. Evidemment, voilà une pensée que seuls les plus « aisés » des Amariens pouvaient se permettre d’exprimer. Le reste ne priait que pour un peu d’ombre et une journée loin de la servitude ou des mines. Cependant, nous allons vous épargner le tableau pittoresque de cette majorité, et nous allons vous peindre plutôt celui bien plus ennuyeux de la minorité.

- Fais appel à Enmerkar. Je souhaite m’entraîner, ordonna-t-il à l’un de ses esclaves.

Enmerkar était un garde d’une musculature impressionnante et à la maîtrise du sabre assez intéressante. Une maîtrise qu’Ahmad avait encore à perfectionner. Il était assez novice en la matière, préférant largement esquiver, s’approcher rapidement de son ennemi et le désarmer. Cependant, à plusieurs reprises, la Rue Assassine – soit le quartier mal famé de Jawhar – avait démontré que ses seuls poings ne lui suffisaient pas.

Il fallait du tranchant. Et du « grand » tranchant et non une simple dague.

- Apporte-moi mon sabre aussi.

Une autre spécificité d’Enmerkar était qu’il n’était nullement un des nombreux esclaves éduqués depuis leur naissance à service la famille du Régulateur – et surtout le Régulateur lui-même – mais bel et bien un élément « externe » à la maisonnée. Et libre. Une situation qui pourrait faire envie à des « esclaves » mais uniquement à ceux ayant connus la liberté. En effet pourquoi vouloir obtenir quelque chose à laquelle on n’avait nullement goûté ? On se contentait de regarder, d’admirer mais guère de s’y battre pour. N’est-ce pas ? Voilà comme Ahmad résonnait. Et voilà comment il gardait sa conscience propre de toute culpabilité sur cet esclavagisme humain.

- Bonjour Enmerkar, comment te portes-tu aujourd’hui ?

Question de « politesse » qu’il embraya aussitôt sur le cœur du sujet.

- Tu n’iras pas à la Rue Assassine aujourd’hui. Tu vas m’entraîner un peu. Pas à un art particulier, nous allons simuler un combat. La seule restriction est d’éviter de m’handicaper à vie ou me tuer. En fait, deux restrictions au total. Rien de bien surprenant n’est-ce pas ?

Et ils continuèrent à marcher directement dans une salle d’entraînement carré de taille moyenne où plusieurs armes et mannequins étaient placés. Pour être parano et sacrément « sportif » ou combattant, les Régulateurs l’étaient. Pas des « spécialistes » mais des êtres polyvalents qui tentaient de s’améliorer autant que possible, pour ne pas mourir stupidement.

- Bien. En garde.

Il aurait voulu « surprendre » mais difficile lorsqu’ils étaient seuls et face à face et avec l’objectif de la journée bien précis et clair. Et il donna le premier coup de sabre …

Spoiler:

Jawhar était une ville qu'Enmerkar connaissait bien. Une ville où chaque petite ruelles ou coin d'ombre cachaient un danger bien plus grand que la chaleur ardente provenant de l'astre le plus chaud connu en ce monde vaste et plein de mystères. Cependant, Enmerkar était devenu "le danger" qu'aucun Amariens de la Rue Assassine ne voulait rencontrer, ce monstre avait fait preuve mainte fois d'une dévotion au Régulateur pour éradiquer les potentiel menaces qui rôderaient dans cet endroit sombre et malfamé.
Vagabondant tel une âme sans but dans ses rues personnes n'osaient s'approcher à moins d'un mètre de peur de le contrarier, c'est alors qu'un homme osa s'approcher et se tenir face à lui, celui-ci était un messager du maître et tout en baissant les yeux afin de ne pas croiser le regard du colosse s'exlama au nom d'Ahmad.

- Le maître réclame ta présence.

S'en suivis d'un léger grognement qui, lorsqu'on le connais bien signifiait qu'il avait compris et qu'il allais s’exécuter immédiatement. Car même si Enmerkar n'était pas réellement un esclaves du Régulateur il demeuré sous ses ordres tel un soldat obéissant a son supérieur. Ce géant avait une dévotion presque fanatique envers les idées de cet homme en ce qui concerne Jawhar et c'est cette dévotion aveugle qui faisait de lui l'un des atout majeur du gardiens de ces quartiers. Une fois arrivé devant son maître celui-ci lui demanda poliment comment il allait, bizarre me direz-vous mais il va s'en dire que contrairement aux autres esclaves et pour une raison aussi étrange qu'inconnu Ahmad avait un certain respect pour cette montagne de muscles sans cervelles qui lui a juré fidélité et protection.

- Enmerkar aller bien ... Enmerkar espère que Maître aller bien aussi.

Puis Ahmad s'empressa d'expliquer pourquoi il avait demander à ce que son fidèle sujet le rejoigne ici même. Un entrainement au sabre. Bien qu'Enmerkar n'ai jamais suivi le moindre entrainement ce qui faisait de lui le plus apte à être un partenaire d'entrainement était son expérience au combat, expérience qu'il avait gagner pour survire dans ce quartier malfamé et dangereux. Il comprenait que son maître avait besoin de quelqu'un dont les compétences au sabres étaient supérieures au siennes pour pouvoir progresser et que ce soit aux sabres ou a mains nues nul ne pouvait rivaliser avec ce monstre. Il ajouta tout de même qu'il ne souhaiter pas être blesser ni tuer, oui pour un entrainement cela était logique mais le fait de le souligner était nécessaire pour Enmerkar sans quoi il n'aurait jamais essayer de contrôler sa force pour ne montrer que sa technique.

- Enmerkar compendre ... Enmerkar pas blesser le maître.

Ils se dirigèrent alors dans une salles aménager de façon à ce qu'Ahmad puissent s'exercer seul à la maîtrise des armes blanches, une tel salle rendait Enmerkar toute chose, tant d'armes et de façon de se battre, cela accentuer encore son idolâtrie envers Ahmad car c'était un homme qui voulait effacer le mot "faiblesses" de son vocabulaire. Enmerkar pris alors son grand sabre en main et attendait sagement. C'est alors qu'Ahmad lança l'assaut. Il s'élança rapidement afin d'assènir un coup de sabre sur le flan droit d'Enmerkar, un coup qui ne manquait pas d’esthétisme. Comme a son habitude, Enmerkar ne bougeait pas, cherchant à encaisser l'attaque sur ses muscles aussi durs que l'acier. Puis chercha a frapper l'épaule gauche d'Ahmad du plat de son sabre non pas dans le but de la briser mais de pousser son adversaire.

Spoiler:

Son Colosse arriva sans tarder, et se mit bien vite en position pour l’entraînement. Plus d’un esclave ou maître de sabre pouvait prédire l’issu de ce combat – Enmerkar surpassait largement en Endurance ou Combat le maître des lieux – mais quelques surprises pouvaient subsister n’est-ce pas ?

Dans cet état d’esprit, Ahmad donna le premier coup ou devrait-on dire « tenta ». En effet, si La Montagne l’emportait sur la force brute, le Régulateur se reposait principalement sur sa vitesse ou encore son agilité. Peut-être aura-t-il Enmerkar à l’usure ? Il se rappela aussitôt du but de cet entraînement : l’entraînement au sabre.

Malheureusement, son premier coup fut un « échec ». Ce Colosse accusa le coup sans broncher – ce n’était qu’une petite cicatrice supplémentaire au bras, un frôlement d’acier mineur pour un corps à la peau littéralement dure comme de la roche -, et put même engager un coup de sabre en réponse avec une grande vitesse. Ahmad voulut esquiver mais peine perdue, il fut vite attrapé par le Garde qui ne se contentait que de le pousser avec le plat de sa lame.

Si en soit, il n’y avait pas de douleurs physiques proprement parler, Ahmad ne put s’empêcher de grogner pour autant. Sa fierté d’homme était mis à mal par un homme sachant à peine parler – mais qui était un bon combattant, à n’en point douter !- et surtout « l’attention » de cet homme à son égard comparé à son avarice ou « indélicatesse » - Ahmad est prêt à blesser pour les besoins d’un entrainement – le firent réfléchir.

Assez pour qu’il prenne une décision l’amenant à tourner son dos pour se diriger vers différents arme.

- Nous n’irons guère loin, toi et moi, avec des armes aussi meurtrières, conclut-il. Changeons.

Changer signifiait optait pour des bouts de bois ayant la forme de sabre. Soit, cela pouvait paraître enfantin mais, mine de rien, cela restait sacrément douloureux si la force y était de mise. Enfin, ce n’était guère le souci d’Ahmad. Il était là pour s’entraîner et non s’embellir ou jouer sa mijaurée. Ainsi donc, les lames tranchantes posées dans un coin, il se remit au centre de la pièce, en face d’Ahmad, le regard flamboyant de défi.

- En garde !

Et il tenta d’asséner un autre « coup » de sabre. Cependant, à en juger sa poigne, le coup était – encore – minable ou faiblard.

- Des conseils à me donner ? demanda-t-il, les joues commençant à rougir ou encore les mains moites.

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