Le quotidien d’un Régulateur n’était guère de tout repos. Il subissait un grand stress au quotidien, entre les attentes démesurées du Sultan ou encore le manque de scrupule de « sa » populace. En effet, comment réussir à menacer un tortionnaire psychopathe ou alors un assassin ayant plus de sang sur les mains que ce que son corps en transporte au quotidien ? Comment leur faire payer ces taxes exorbitantes sans finir la tête tranchée ? Comment réussir à combler les lacunes entre la taxe récoltée avec difficulté et la taxe voulue et désirée ? Une des idées serait de payer de sa propre poche – hors de question pour l’homme qu’il était – et une autre solution aurait été de corrompre le Trésorier, et ainsi mentir sur deux ou trois chiffres. Il fallait y réfléchir.

Cependant, jusqu’à trouver une solution, il fallait également gérer les problèmes de cette populace. Une des plus grandes problématiques était les … enfants. Ces petits êtres adorables et tout rose bonbon pataugeant dans la boue et le sable dont les mains se baladaient sur quelques produits de quelques marchands. Que faire avec ? La mère pleurant, disant qu’ils mourraient de faim et qu’il fallait avoir de la pitié – l’enfant allant recommencer pour sûr – ou encore le marchand qui exigeait réparation – surtout pour les produits périssables comme la nourriture ou fragile comme les porcelaines.

Un jour de marché comme une autre, les soldats du Sultan faisaient des tours dans les environs des quartiers mal famés – sans y rentrer entièrement. Un pauvre enfant, la peau sur les os, vola son bout de pain et échappa tant bien que mal jusqu’à une ruelle de ces quartiers mal famés. Malheureusement, et pauvres soldats, une poursuite commença et fut rapidement terminé par quelques brigands qui firent leur apparition. Un scénario sanglant fut éviter par la présence fortuite du Régulateur.

Avec son air rigide et froid, il se mit entre les deux groupes.

- Soldats, vous n’êtes pas autorisé à entrer dans ces quartiers aussi aisément. J’y ai assigné différents autres gardes.

En somme des hommes bien plus compétents.

- Allez-vous en, à moins que je ne vienne vérifier la régularité de votre situation vis-à-vis de notre Trésor.

Une menace qui fit bien vite mouche pour ces brigands de bas niveau ayant déjà eu affaire à la ténacité et à l’entêtement du Régulateur. Un homme qui ne faisait pas dans la dentelle, et qui était prêt à trancher tripe et boyaux pour le revendre aux plus offrants des sorciers et guérisseurs fous de la cité ou du monde. Ce n’était en rien une histoire, mais une réalité. Rien ne peut être prouvé mais tel était le cas. On savait mais on ne disait rien, par peur comme manque de preuve. Enfin, qui se préoccuperait de ce genre de vermines ?

- Pour finir, toi, petit homme … dit-il à l’égard de l’enfant qui s’était réfugié dans un coin de ruelle, ayant attrapé le bras. La loi indique qu’il faut couper la main à un voleur.

Son esclave personnel qui l’accompagnait sortit son sabre du fourreau, prêt à trancher. L’enfant pleurait et criait, mais le Réglateur ne cilla pas. Il regarda autour, et réfléchissait.

Ni l’esclave ni le Régulateur ne s’aperçurent de la présence de Fala. Ce n’était qu’une ombre parmi tant d’autres, n’est-ce-pas ?