On racontait que le Trésor Amarien était si imposant et si opulent qu’il en ferait pâlir le Roi Alderic II lui-même, voire même ces beaux et majestueux Elyséens. Des rumeurs qui prétendaient des pierres précieuses, des armes magiques ou encore une quantité importante de pièces d’or, soit les taxes reversées par les Amariens. Vérité ou mensonge, hormis le Sultan, le Trésorier et quelques autres rares hommes et femmes, personne ne pouvait le certifier. Cependant, une chose était certaine : le Trésor amarien était le nerf même de ces terres et de cette population, un gage pour le commerce, un gage pour le maintien de son indépendance.

Un mystérieux commanditaire, profitant qu’une grande partie de la Garde – et le Lion lui-même – soit à la Capitale même, et que le monde n’a plus de yeux que pour la Fête d’Alteran, loua les services de voleurs et assassins pour dépouiller ce lieu très sécurisé, dans les sous-sols du Palais. Driss Khalid est l’un des hommes loués, avec la même promesse d’avoir une part du butin.

Cependant, malgré que les forces amariennes soient en sous-effectif – et donc un tantinet distrait ou fatigué par la charge de travail supplémentaire -, elles n’en restent pas moins présentes, et commandés par Tukban Iskandar, jeune Capitaine qui commençait petit à petit à se faire un nom. C’était l’occasion, aujourd’hui, de briller ou alors d’être humilié …

Informations complémentaires et Consignes

Informations complémentaires

• Driss Khalid, vous êtes chargés de piller le trésor amarien avec un groupe de voleurs et assassins. Possibilité de les jouer en PNJ, à contacter le staff sur les différentes actions.
  
• Le Trésor amarien se trouve dans le Palais du Sultan, dans les sous-sols.
  

Consignes

• Vous avez 48H pour répondre, sinon vous êtes exclus de cette intrigue. Si des retards inattendus, faites signe, on pourra s’arranger éventuellement sur un délai supplémentaire.
  
• Ordre de Passage : Driss Khalid, Tukban Iskandar, Maître du Jeu.

Une fête organisée par le Roi, pour quelle raison, se faire une poignée d’alliés au cas où la rébellion passerait à l’acte ? Dans tous les cas, l’armée serait positionnée sur Alteran, laissant Jawhar à elle-même, de quoi organiser un plan , oui, la trésorerie de Jawhar serait enfin seule, toute cette monnaie, seule dans un bâtiment froid, il est d’ailleurs très peu probable qu’aucune unité de la garde soit présente pour garder le trésor Amarien, dans le pire des cas, je regrouperais quelques connaissances qui font malheur dans les rues de Jawhar, avec une unité comme celle que je prévois, aucune personne ne pourras-nous en empêcher. Les jours passaient, la fête était dans 3 jours, laissant à Driss le temps de recruter 6 personnes, dans ce groupe nous pouvions retrouver 3 assassins réputé pour leur services, ainsi que 3 grands voleurs ayant déjà fait parler d’eux, des connaissances du travail, un butin aussi gros pouvait attirer n’importe qui, c’est pourquoi posséder la meilleure équipe était très important.

Les informations nous venaient d’un pur inconnu, nous promettant une part du bulletin, une offre bien alléchante tandis que les foules danseraient à la fête, Driss lui se voyait déjà nager dans les pièces qu’il se serait faites. Arrivé le soir même de la fête, chacun était en place, dans la ville qui était aussi vide que le regard des morts qui étaient jetés en dehors de Jawhar, tous ses sans-abris mourant de faim.. Enfin bref, l’équipe qui tenait un coin différent de la ville, s’assurant de la population présente en ville, ils ratissèrent le périmètre, jusqu’à arriver au point de rendez-vous, devant le bâtiment de la trésorerie. On pouvait apercevoir une lueur qui reflétait dans la vitre de la fenêtre, ce qui voulait dire qu’il y avait quelques personnes à l’intérieur du bâtiment, il y avait aucune chance pour que le Sultan laisse malgré la fête d’Alteran, ce trésor livré à lui-même et à tous les malfrats de Jawhar.

Le groupe de 7 se rejoignit sur le toit du bâtiment, laissant place à la première partie du plan, le repérage, un duo d’un assassin et d’un voleur, s’incruste au sein du bâtiment afin de donner l’actuel positionnement des personnes présente dans le bâtiment, Driss et ses autres compagnons attendraient calmement sur le haut du bâtiment, si dans l’heure qui suit, aucun d’eux n’est revenu, c’est alors que le plan de secours s’exécutera. Avant de plonger la ville dans un bain de sang, Driss voulait faire ça de manière propre et sans morts. Les deux hommes s’introduisirent dans le bâtiment, Driss ainsi que les 4 autres attendirent, discutant de ce qu’ils prévoyaient de faire une fois avoir empoché tout l’argent de cette mission.

Déposant finalement mes fesses sur la chaise de mon bureau, je lâchai un soupir de soulagement. Enfin, un moment pour respirer! Depuis que la plupart des hauts dignitaires avaient quitté Jawhar pour prendre la direction de la grande fête d’Alteran – ce qui incluait évidemment mon supérieur, le Lion – la plus grande part des responsabilités avaient été transmis à nul autre que moi-même. Enfin, pas seulement à moi puisque la tâche avait été répartis entre les trois chefs de quartier, mais pour être honnête j’avais la très nette impression que je faisais pas mal plus de boulot que les deux autres. Enfin, ça ne serait qu’à mon honneur lors du retour du Lion, qui verrait comment j’ai su gérer comme un chef pendant son absence alors que les autres chefs se contentaient de se tourner les pouces.

Parlant de ces deux bouffons, je revenais justement de la réunion quotidienne que j’avais fini pas instaurer après plusieurs jours sans de leur nouvelles. Imaginez ce que c’est d’essayer de travailler conjointement avec des gens alors qu’on ne sait même pas où ils sont et ce qu’ils font? La route jusqu’à la capitale d’Altera était longue et les festivités le seraient également, nous serions donc plusieurs temps sans la présence de la tête dirigeante de l’armée amarienne; ce n’était pas en s’évitant que nous serions capable de garder Jawhar saine et sauve. Au contraire, nous devions restés encore plus soudé qu’auparavant, puisqu’il était certain que beaucoup allaient essayer de profiter de cette vulnérabilité. Déjà, le nombre de vols et autres méfaits commençaient à grimper et avec les effectifs réduits que nous avions – beaucoup avaient été envoyés pour protéger le Sultan – cela devenait de plus en difficile. Je prévoyais des temps sombres jusqu’au retour du Lion, seul qui est capable de garder l’Ordre dans cette ville.

J’eu l’occasion de m’en rendre compte moi-même lors d’une soirée qui avait commencé de façon tout à fait ordinaire. Vu le nombre restreint de garde, j’avais décidé de faire fi de mes responsabilités de capitaine et de retourner à faire des rondes comme les autres gardes. Ce soir-là, j’étais posté au Palais du Sultan, plus spécialement à la garde du trésor. Nous en avions longuement discuté, les autres capitaines et moi, et j’avais su faire valoir mon point de resserrer la garde autour du trésor le temps que nos troupes reviennent. Si certains croyaient que le trésor serait plus accessible avec tous ces gens de partis, nous devions faire passer le message qu’il n’en était pas ainsi et que nous étions toujours capables de garder notre trésor intact. Nous étions lors des dernières secondes du briefing de soirée et je tentais tant bien que mal de remonter le moral des troupes qui étaient postés avec moi.

- … C’est pourquoi nous devons redoubler d’ardeur pour pallier à nos frères d’armes parti protéger le Sultan. Je compte sur vous pour protéger le Trésor de toutes vos forces et que Sol veille sur nous.

Je regardai les gardes tour à tour dans les yeux, leur transmettant tout le courage qu’il était possible à travers un regard. La nuit venait et si on tentait de s’en prendre au trésor, ce serait lorsque la noirceur était tombée. Il fallait donc que nous redoublions de vigilance et nous assurions que personne n’entrait dans le Palais. Lentement, chacun parti dans des directions opposées, couvrant le plus de terrain possible. Également, ce n’était pas vraiment subtil si nous nous amassions tous devant une porte; ça revenait pratiquement à leur indiquer où se trouvait ce que nous devions garder, avec nos vies s’il le fallait. Je savais que peu des gardes ici présents pensaient comme moi, mais s’il fallait que nous faillissions à notre tâche c’était une punition pire que la mort qui nous attendait alors autant donner tout ce que nous avions maintenant. Les sens aux aguets, j’étais à l’affut du moindre son qui trahirait une présence non-désirée.

@Driss Khalid

La garde semble être autour du Palais, et donc du Trésor. Différents voleurs et assassins vous proposent différentes solutions :

• Tuer discrètement un à un les gardes jusqu'au Trésor.
  
• Etre plus subtil, et donc trouver une ruse pour infiltrer le Trésor.
  
• Attirer l'attention des gardes vers un point.
  
• Une autre solution à votre crue.

@Tukbán Iskandar

Capitaine des plus fidèles au poste, tout le monde ne l'est pas : Un garde semble avoir trop bu aux abords du Palais et ne cesse de gueuler à tout va quelques chansons obscènes et vulgaires.

• Vous allez voir le rigolo.
  
• Vous restez fidèle au poste.

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PS : Nous sommes conscients que le post de Tukban dépend du post de Driss mais quel que soit le choix de Tukban, cela aura un impact différent sur les conséquences ou différents indices ou problématiques offertes. Indiquez le choix fait en spoiler, à la fin du post.

Bon jeu !

L’oreille tendue dans le silence de la nuit, je marchais sur les remparts du Palais l’œil rivé sur l’entré que j’étais en train de surveiller. Normalement un Capitaine n’aurait pas fait partie des rondes, mais nos effectifs étaient réduits et c’était moi qui donnais les ordres; cela voulait dire personne pour me contredire. J’en étais à ma deuxième ronde, des cinq points de garde que j’avais établi sur le terrain du Palais, et pour l’instant rien ne semblait suspect. Avec le recul je trouverais peut-être cette soirée comme une perte de temps, mais peu importe qui je devenais dans le futur il comprendrait sûrement que c’était mieux que de laisser notre trésor disponible à n’importe quel malfrat. De toute façon, ce n’était pas avec notre nombre que nous pourrions changer quelque chose à l’état des quartiers, alors autant se concentrer sur ce que nous pouvions protéger et notre priorité restait le Sultan et tout ce qui lui appartenait.

Mon tour de garde ici approchait à sa fin lorsque j’entendis alors quelque chose : des pas. En écoutant plus attentivement, je discernai qu’une paire de pied qui s’en venait rapidement. Je resserrai ma pris sur mon arme et me préparai, mais la relâchai aussitôt lorsque je reconnus l’un des gardes que j’avais initialement posté au dernier point de garde, il devait donc venir du premier point qui se situait à l’entrée principale du Palais. Quelque chose s’était-il déclenché à l’entrée? Avais-je eu raison de resserrer la garde? Il lui restait encore quelques mètres à faire avant d’être rendu à nous que je lui demandai aussitôt de m’expliquer la situation. Ce dernier m’expliqua que dès les premières minutes de leur premier tour l’un de leur collègue avait sorti une flasque et s’était mis à picolé. Au début lui et l’autre garde n’avaient rien dit puisque la ronde était effectivement longue, mais rendu à l’entrée principale il n’avait pas diminué et commençait à devenir un peu ivre. Ils ne voulaient pas se faire taper sur les doigts par sa faute, c’était donc lui – le plus rapide des deux – qui étaient venu me voir pour me mettre au courant de la situation. Je soupirai lorsqu’il termina son histoire; qui aurait cru que le trouble viendrait de mon propre côté?

- Vous avez bien fait de venir me voir directement. Retourne à ton poste et ramène cet ivrogne au Bastion, je vais aller m’occuper de son cas et enverrez des renforts pour votre collègue. Vous deux, dis-je en me retournant vers les gardes qui m’accompagnaient, continuez la ronde; j’amène quelqu’un pour me remplacer.

Sans perdre de temps, nous nous séparâmes afin de mieux nous réunir plus tard. Je prenais tout de suite la direction du Macquil afin d’envoyer les divers gardes posté au Bastion lui-même pour assister ceux sur le terrain. Le temps que j’envoie tout le monde, je commençai à entendre les protestations molles de celui qui ne pouvait être que l’ivrogne. Même plus assez de force pour empêcher de se faire traîner jusqu’ici, j’avais hâte de voir l’état dans lequel il était. Finalement, le duo passa la porte et pus enfin voir celui qui semblait causer les premières perturbations de la soirée. Je vis aussitôt qu’il était assez avancé et aussitôt une flamme s’enflamma à l’intérieur de moi. Je n’étais jamais le premier à refuser un verre, mais sur le travail c’était inacceptable. Pas lorsque la vie de toute une ville reposait sur tes épaules. Lorsque nous étions de service nous avions une obligation envers Jawhar de la protéger. Je m’avançai rageusement vers l’homme et le fouille rudement jusqu’à ce que je trouve la fameuse flasque. Ce dernier commença à protester, mais je lui lançai un regard qui coupa court à toute protestation. Je dévissai alors la flasque et vidai le restant du contenu au sol. Ce qu’il en restait du moins. L’engueulade qui suivit fut sûrement entendu par certains gardes en ronde, mais je devais faire comprendre à ce garde qu’il ne devait jamais, jamais recommencer. Il pouvait boire jusqu’à tomber dans un coma éthylique chez lui ou à la taverne s’il le voulait, mais je ne tolérerai pas une seule goutte au travail.

- J’espère que je me suis bien fait comprendre, terminai-je. Maintenant hors de ma vue, va décuver dans une des salles. Je m’en fous d’où tu vas, tant que je ne te vois plus de la nuit. Je me tournai alors vers l’autre garde alors que le coupable déguerpissait rapidement à l’intérieur du Bastion. Quant à toi, je verrai à ce que ton zèle et ta dévotion soient récompensés. Quel est ton nom?

- Ahmet, monsieur.

- Très bien, Ahmet. Tu resteras en garde au Bastion pour le restant de la nuit. Quand ce sera le temps de changer de poste, je rejoindrai mon équipe et renverrai les renforts t’assister.

Ce dernier se contenta d’hocher la tête et nous allâmes nous poster devant la porte du Bastion. Je me sentais mal de le laisser ici, mais je voulais éviter le plus de mouvement que possible pour ne pas laisser une quelconque faille dans les équipes qui étaient de garde. Pour ma part, étant Capitaine, la situation n’était pas pareille. C’était peut-être vaniteux de ma part, mais je trouvais que mes capacités étaient beaucoup utiles sur le terrain, à repérer les potentielles menaces, qu’au Bastion à gérer les choses. Gérer quoi? Tout le monde était en garde, s’ils pensaient avec leur tête il était facile de savoir où j’étais. De plus, je serais plus près de n’importe quel autre poste de garde si jamais quelque chose devait arriver. Nous parlâmes peu jusqu’à ce que ce que je le quitte pour aller rejoindre mon équipe dans leur nouveau poste de garde. Une fois de retour avec ceux que j’avais spécialement choisi pour m’accompagner – je ne voulais pas retourner là-bas pour rien non plus – je me dépêchai d’envoyer mon remplaçant de retour au Macquil avec Ahmet. Tout était calme de nouveau, la première situation s’étant rapidement réglée, mais j’avais le pressentiment que cette mésaventure n’était qu’un avant-goût que ce que la nuit nous réservait.

Spoiler:

Tukban a su briller pour sa sagesse et sa capacité à gérer ses priorités. Le destin l'a récompensé en attirant son regard sur un bon nombre de trace de pas suspect se dirigeant tout droit vers le Palais, et plus particulièrement vers un des murs qui peut être escaladé grâce aux quelques crevasses. Comment savons-nous que l'escalade est possible ? A nouveau, de longues traces - témoin de glissage à pied - jonchent ce mur de pierre vieilli par le temps. Tukban Iskandar sait maintenant qu'un à plusieurs voleurs, ou assassins - en somme des criminels - ont pénétré l'enceinte du bâtiment.

A nouveau, un choix s'impose à lui.

• Il sonne l'alarme dans l'espoir d'effrayer les criminels ou tout simplement pour alerter les gardes.
  
• Il opte pour la discrétion, et préfère faire appel à quelques hommes pour surprendre cette bande de voleurs.
  
• Son esprit a bien plus d'imagination que le Destin lui-même. La troisième solution sera toujours celle de son choix, en somme, il est libre de choisir une solution propre à lui qui semble plus opportun !

Lorsque je fus de retour sur le terrain avec mon équipe – que j’avais personnellement choisi – je fus un peu plus confiant. Pas que je doutais de mes propres capacités, mais je savais que si j’étais avec ces deux-là je pouvais faire face à n’importe quelle crise. Il était idiot de penser qu’à une personne je pouvais penser à tout, être partout et m’occuper de tout, surtout si cela impliquait une invasion. J’étais loin d’être une armée à moi tout seul, il fallait donc que je m’entoure solidement. Doublement si nos effectifs étaient autant réduits. J’avais été heureux de les voir parmi nous et non partis avec le Sultan quand cela avait été le temps d’établir les équipes de gardes. J’avais également Ahmet sur qui je pouvais compter au Bastion, si jamais quelque chose lui parvenait il saurait prendre la bonne décision. Sans être glorieuse, notre garnison était tout de même solide.

Les choses s’étaient calmées depuis l’épisode de l’ivrogne et j’avais recommencé à porter une attention plus particulière à notre environnement. Plus souvent je jetais des coups d’œil de l’autre côté du grand rempart de pierre qui séparait le Palais du reste de la ville, plus souvent je tendais l’oreille à l’écoute du moindre bruissement trahissant une activité humaine. Ce petit incident venait de me faire réaliser que notre surveillance n’était pas aussi infaillible que je ne voulais le croire et que je devais redoubler d’effort si je ne voulais que rien arrive. Nous étions justement en train de marcher lorsque mon attention fut attirée par des traces sur le sol. La Lune nous éclairait haut dans le ciel, rendant les traces bien visibles. J’attirai l’attention de mes collègues sur ces derniers et nous observèrent ce qui semblait de toute évidence être des traces de pas boueuses sur la pierre du Palais. Je frottai la boue entre mes doigts et, à en toucher la texture, je déduisis que cela ne devait pas faire si longtemps qu’elles étaient là. Me relevant subitement, je regardai autour de moi à la recherche de leur provenance. Cela ne fut pas difficile de les retracer jusqu’à un segment du mur d’enceinte fissuré. Celui-ci – ou plutôt ceux-ci à en voir le nombre de traces – avait utilisé cette fissure pour entrer sans se faire voir dans l’enceinte. Remontant les traces dans l’autre sens, je compris immédiatement leur destination : le Palais lui-même.

- Hakim, va directement au Macquil et trouve Ahmet pour l’informer que nous avons des intrus en direction du Palais. Qu’on l’encercle et qu’on redouble de vigilance; je ne veux pas qu'ils nous échappent. Rejoins-nous dans dix minutes avec quelques hommes; peu importe qui ils sont, ils ont l’être d’être nombreux.

Je chuchotai à Hakim car dans le silence de la nuit qui sait jusqu’où notre voix porterait. Cela serait idiot d’informer nous-même les intrus de nos plans. Ce dernier se contenta d’hocher la tête et de prendre la direction que du Bastion. Quant à Fares – l’autre homme – et moi, nous restâmes quelques minutes de plus afin de rechercher ne serait-ce qu’un autre indice, mais sans succès. De notre position, nous étions plus près du Palais que le Bastion, nous nous étions donc permis une petite enquête plus approfondie. Sauf que je ne voulais pas être au point de rendez-vous avant mes hommes, à deux nous nous accroupîmes et nous rendîmes discrètement vers le Palais. Si la chance nous le permettait, nous pourrions même faire un petit coup d’œil de reconnaissance. Dépendant de ce que nous verrions, nous déciderions quoi faire même si l’éventualité qu’ils soient déjà dans le Palais et nous ayons à les pourchassé à l’intérieur de celui-ci était celle que je redoutais le plus.

Spoiler:

Il était le Roi des Voleurs, ou plutôt de cette petite troupe, et il avait planifié minutieusement ce vol commandé par un commanditaire mystérieux et incroyablement généreux. Une telle offre aurait pu rebuter plusieurs hommes d’expériences, et il l’avait été aux débuts, mais il fallait accepter une chose : il fallait tenter, car une telle occasion, et une telle troupe, ne serait pas une chose aisée à assembler. Le Trésor Amarien était un trésor qui faisait baver plus d’un homme et femme … Dire non, était la folie.

La Fête d’Alteran tombait donc à pic pour profiter d’une garde fatiguée et peu alerte, et du départ du plus gros de la garnison. Il ne restait que peu de monde de l’élite même. Plus important, il avait eu vent que c’était un jeune capitaine qui prenait les rênes de cette petite Garde. L’inexpérience suintait aux yeux de ce voleur de la quarantaine qui devenait petit à petit une épave selon la norme amarienne.

Cependant, non loin, il entendait des bruits de pas pressés – légers, mais pourtant bien présents – et il comprit : il se passait quelque chose au sein du Palais. L’avait-on remarqué ? Les avait-on remarqués ? Le petit groupe se toisait. Ou était-ce autre chose ? Certains commençaient à paniquer, connaissant la sentence pour un tel vol, d’autres commençaient à s’enhardir inutilement.

La situation commençait à lui échapper. Il fallait se replier.

Malheureusement, il ne tarda pas à tomber sur un homme : le Capitaine. Le visage couvert, plusieurs dagues en main, il lance en direction du jeune homme pour tenter de fuir.

Spoiler:

N’entendant que le bruit de mon cœur qui battait dans le silence de la nuit, je n’entendais à peine l’effleurement de mes pieds sur le sol et je commençais fortement à me douter qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond. Nous suivions depuis plusieurs minutes la direction que prenaient les pas, le principal objectif de n’importe qui infiltrant l’enceinte du Palais : le Palais lui-même. Ce qui clochait, toutefois, c’était que nous avancions, mais nous n’entendions toujours aucun bruit qui trahissait une intrusion. Étions-nous déjà trop tard? Ou bien avaient-ils une autre cible? Aucune autre façon de le savoir que de se rendre directement au Palais. Rendu là, je parlerais avec le contingent attitré à la défense du Palais et lui demanderai l’état de la situation. Bon c’était mieux ça, j’avais un plan. Tout allait mieux quand on avait un plan.

C’est alors qu’apparut devant une silhouette unique. Mes yeux maintenant habitués à la pénombre de la nuit parvinrent à voir rapidement de quoi il avait l’air : un peu plus grand que lui, il était couvert de la tête au pied et ne laissait transparaître qu’une paire d’yeux aux coins qui commençaient à peine à rider. Il était ainsi plus vieux que moi, je le voyais également à l’expérience qui se dégageait de son regard. S’il n’était pas le chef de la bande, il était sans aucun doute très bien placé dans la petite organisation qui avait infiltré l’enceinte. Avec l’expérience je lisais le mépris, sûrement devait-il se dire qu’un petit jeunot de ma trempe ne pouvait rien faire contre lui. Je devinais un sourire narquois sous son masque de tissu alors qu’il tirait un couteau de lancer qui refléta dans la Lune. Ce mince reflet me donna la puce à l’oreille et pivotai sur le côté et me plaquai sur le mur le plus près. J’entendis le couteau siffler, mais heureusement pour moi aucune douleur ne suivit; je devais donc avoir évité le couteau en pivotant. J’hasardai un regard à la recherche d’un prochain projectile, mais tout ce que je vis devant moi fut le dos de notre assaillant, qui prenait la poudre d’escampette.

- Va prévenir les gardes du Palais, celui-là est à moi! dis-je rapidement à Fares avant de m’élancer à la poursuite de l’homme.

Rapidement, j’oubliai tout ce qui m’entourait et me concentrai sur seulement une chose, soit l’homme qui s’enfuyait. Je mettais toute l’énergie que j’avais à ma disposition afin de rattraper l’assaillant qui avait pris de l’avance sur moi. Son lancer de couteau n’avait été qu’une distraction pour s’enfuir, pour ne pas se faire prendre. C’était ce qui me motivait à vouloir le capture, le fait qu’il savait qu’il ne pouvait se faire pincer par les autorités pour une raison ou une autre. J’aurais dû essayer de le plaquer après avoir pivoté au lieu de me coller au mur. Néanmoins, j’étais heureux que ni Fares ni moi n’ayons été touché par ce couteau. Malheureusement, ce qui était fait était fait, je ne pouvais qu’assumer les conséquences et faire de mon mieux pour rétablir la situation. Sauf qu’après quelques minutes de course, je me rendais compte que je ne gagnais aucun terrain sur lui. Si, au moins, il ne me distançait pas ce qui me permettait de le garder à vue, ce n’était pas suffisant pour que je puisse être capable de l’agripper ou encore l’attaquer. Il fallait que je trouve un moyen de l’empêcher d’avancer à défaut d’être capable de le rattraper.

- Allons donc, commençai-je entre deux souffles, assez fort pour qu’il puisse m’entendre, tu vas courir comme ça encore longtemps? Quelques respirations. Tu vas t’enfuir d’un jeune Capitaine inexpérimenté comme moi?

Peu importe ce que je disais, je devais le faire arrêter. C’était risqué de railler ainsi un homme dont on ignorait la force, mais c’était tout ce qu’il me restait si je voulais avoir une chance de l’arrêter. À ce rythme, il allait probablement finir à me distancer alors c’était le tout pour le tout.

Spoiler: